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Pêche : la crevette camerounaise en quête d’agrément sur le marché européen

Malgré les efforts fournis par le Cameroun pour aligner la filière crevettière aux standards internationaux, le Cameroun reste sous la menace des sanctions européennes plus graves.

En cas de non-respect prolongé et persistant, le Cameroun risque, en effet, de faire l’objet d’une procédure d’identification de l’UE dite du «carton rouge», qui comporte des sanctions portant notamment sur les échanges de produits de la pêche avec ce pays», indique-t-on à la Fao (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Les acteurs et les parties prenantes de la pêche camerounaise explorent désormais les pistes définitives pour valoriser la crevette camerounaise et lui assurer une production durable de qualité : «la crevette est la principale ressource halieutique du Cameroun. Son apport dans la balance commerciale du Cameroun est non-négligeable. Mais sa chaîne de valeur doit être améliorée pour mieux participer à la sécurité alimentaire, et améliorer l’apport de ce produit de rente dans notre économie», a fait observer le Dr. Guy Iréné Mimbang, Directeur des pêches, de l’aquaculture et des sciences halieutiques au Minepia, représentant du ministre de l’Elevage, des pêches et des Industries animales, lors de l’atelier de validation de l’analyse des chaînes de valeur de la pêche crevettière au Cameroun, déroulé à Douala du 15 au 17 mars 2022.

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Sur initiative du gouvernement camerounais, et mis en œuvre par la FAO, avec l’appui financier de l’Union Européenne, le projet Fish4Acp vise à valoriser le potentiel de la pêche et de l’aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique, et en particulier son soutien à la chaîne de valeur de la pêche crevettière au Cameroun. La chaîne de valeur crevettière camerounaise souffre en effet de plusieurs maux: financements limités, cherté du carburant, mauvaise qualité de la glace destinée à la conservation des crevettes, mauvaise structuration du circuit de production, non-conformité aux règles d’hygiène etc. La production crevettière camerounaise se situe en dessous de 500 tonnes par an. En 2019, ce sont 150 tonnes qui ont été captées par les pêcheurs. En 2021, le Cameroun a produit environ 400 tonnes de crevettes (espèces de grande taille Penaeus monodon ou gambas, Penaeus notialis ou crevettes roses, Parapenaeopsis atlantica ou crevette grise et Penaeus Kerathurus crevette tigrée) ont été analysées en raison de leur potentiel élevé à l’exportation.

Suspension des interdictions

«D’après les données primaires récoltées, les quantités capturées sont estimées à environ 5.300 tonnes par an, soit environ 10 fois plus que les quantités enregistrées dans les statistiques officielles du Minepia. Cette différence considérable peut s’expliquer par des lacunes dans la collecte de données et par la forte prévalence de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, en raison de laquelle les captures pêchées dans les eaux territoriales du Cameroun ne sont pas totalement enregistrées lors du débarquement», explique le Dr. Athman Mravili, Représentant de la FAO au Cameroun.

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Après une collecte de données effectuée par l’Institut des sciences halieutiques de l’Université de Douala (ISH), la chaîne de valeur de l’industrie crevettière du Cameroun regroupe des activités de pêche, de transformation, de commerce de gros et de détail. Elle est composée de 10 armateurs de pêche industrielle, environ 1000 pêcheurs artisans répartis dans 380 équipages, une trentaine de transformateurs artisans, une cinquantaine de grossistes qui sont des poissonneries, et environ 70 détaillants qui vendent sur des étals. Elle est composée d’un canal industriel, qui effectue 80% des captures, et d’un canal artisan, qui capture les 20% restants.

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