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Transport aérien : l’entrée du Congo au capital de la compagnie française Corsair compromise ?

Alors que Brazzaville a rejoint le tour de table avec un investissement projeté de 15 millions d’euros sur les 30 millions d’euros nécessaires pour la recapitalisation de la compagnie aérienne française, une enquête de la Commission européenne fait planer des doutes sur le bon déroulement de son entrée dans le capital de l’entreprise.

Le gouvernement de Brazzaville reste dans l’expectative ; la perspective d’une prise de participation dans le capital de Corsair est loin d’être assurée. Cette opération annoncée en décembre 2023 pour un montant de 15 millions d’euros sur les 30 millions d’euros (près de 20 milliards de Fcfa) recherchés pour la recapitalisation de la compagnie, articulée autour d’un nouveau tour de table et de mesures de soutien de la part de l’Etat français, doit encore être approuvée par la Commission européenne. Et à première vue, les chances de succès pour la République du Congo semblent minces.

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En effet, le 5 février dernier, la Commission européenne a décidé d’ouvrir une enquête approfondie sur le plan de restructuration de Corsair. L’instance a adressé le 5 avril dernier une lettre au gouvernement français, pour justifier les raisons de cette décision, mettant en avant de nombreux doutes aussi bien sur les mesures prises par la compagnie pour renouer avec la rentabilité, que sur la légalité des financements attendus. « La Commission considère qu’il est douteux que l’aide accordée à Corsair dans le cadre de la prolongation [de sa restructuration] remplisse le critère du point 44 des lignes directrices S&R et note que le Plan de restructuration révisé semble plutôt indiquer que les mesures commerciales prises par Corsair afin de renouer avec la rentabilité vont précisément dans le sens contraire », note le document de l’instance européenne, cité par le média français Tourmag.

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En effet, en décembre 2023, les autorités françaises avaient soumis à la Commission européenne un Plan de restructuration révisé portant des « modifications détaillées » qui « comprennent, entre autres, des ajustements des instruments de financement existants ainsi que des incitations fiscales supplémentaires ». Un document qui, selon l’instance basée à Bruxelles « présente un nombre de lacunes qui contribuent conjointement à ce qu’il soit raisonnable de considérer le rétablissement de la viabilité à long terme de Corsair comme douteux à ce stade ». De même, elle exprime des incertitudes concernant l’ampleur des contributions financières annoncées dont celle de la République du Congo : « Ces contributions demeurent relativement limitées par rapport aux besoins de trésorerie à court et moyen termes de la compagnie, en particulier tenant compte des difficultés financières actuelles qu’elle rencontre », poursuit le document exploité par nos confrères.

Pour le Congo et Corsair, l’espoir est toujours permis

S’agissant des autres apports avancés par les autorités françaises comme permettant de contribuer au retour à la viabilité de la compagnie, la Commission constate par ailleurs qu’un certain nombre d’entre eux, « correspondent, en réalité, à des initiatives anciennes (..) et apparaissent donc comme « recyclées » pour les besoins de la justification des nouvelles aides considérées lors de la présente procédure ». Malgré la posture de la Commission, il faut dire que rien n’est encore perdu pour le Congo. La direction de Corsair a pris « acte de la communication de la Commission européenne » et se veut « confiant[e] dans la validation de son plan de restructuration ajusté », affirme-t-elle dans un communiqué publié vendredi.

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