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Cameroun : les investissements publics chutent de 100 milliards de Fcfa au 3e trimestre 2023 (-35%)

Sur une courbe descendante depuis le 4e trimestre 2022, les investissements publics se sont établis à 180,5 milliards de Fcfa au 3e trimestre 2023, selon des données de l’Institut national de la statistique (INS).

Depuis le 4e trimestre 2022, les investissements dans le secteur public (comparativement au secteur privé), se situent sur une courbe descendante au Cameroun. Révélation faite par l’Institut national de la statistique (INS) dans son rapport sur les Comptes nationaux. D’après le statisticien camerounais, les investissements publics se sont établis à 180,5 milliards de Fcfa au 3e trimestre 2023. Par rapport à la même période en 2022, ce chiffre a connu une chute de 99,2 milliards de Fcfa (-35,4%).

Cette contreperformance a engendré une décélération du rythme des investissements globaux dont l’évolution se situe pour la première fois depuis le 2e trimestre 2022, à moins de 5% (0,6%). A l’observation, les investissements publics ont entamé leur chute depuis le 4e trimestre 2022 (-1,3%) puis, -18,8% au 1er trimestre 2023 et -39,1% au 2e trimestre de la même année. Pour l’INS, cette régression se justifierait par la diminution des dépenses en capital de l’Etat, c’est-à-dire, les transferts sous forme d’aides à l’investissement. « La baisse des investissements publics se justifierait par la diminution du montant alloué aux dépenses en capital de l’Etat au troisième trimestre 2023, de 186 milliards de Fcfa comparé à la période correspondante en 2022 où ce montant était de 239 milliards de Fcfa soit une baisse en valeur de 22% », apprend-on.

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A l’origine de la baisse des dépenses en capital, des sources contactées à l’INS et au ministère de l’Economie citent en l’occurrence, la nouvelle nomenclature budgétaire et plus précisément des questions statistiques. « On a observé à partir de 2023, une modification dans la nomenclature du Budget de l’Etat surtout au niveau du Minepat en ce qui concerne certaines dépenses du financement extérieur en dépenses d’investissements, dépenses courantes. La nomenclature ayant changé en 2023, l’enregistrement des dépenses en capital s’est faite sur cette nouvelle nomenclature. Ce qui n’était pas le cas en 2022 (autre façon de faire) », explique notre source.

Les mêmes informations font savoir que « cette baisse ne traduit pas forcément une diminution physique des investissements réalisés au cours du trimestre ». Cependant, comme par mégarde, les données sur le taux de réalisation physique des projets issus du Budget d’investissement public (BIP) à fin septembre 2023, prouvent plutôt le contraire. Le taux d’exécution du BIP à cette période est de 40,7% contre 56,1% à la même période en 2022 soit une chute de 15,3% en glissement annuel. Pour dire que le niveau d’investissement a eu un impact sur la réalisation physique des projets.

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Du reste, l’Institut national de la statistique rassure que « les travaux de production des comptes nationaux du quatrième trimestre de 2023 essayeront de trouver un ajustement dans le traitement des données brutes du Tableau des opérations financières de l’Etat (Tofe) concernant les dépenses en capital afin de refléter la réalité des investissements réellement réalisés au cours de l’année 2023 ». Mais en attendant, La loi de finance 2024 table sur une augmentation des dépenses en capital. Elles passeraient de 1 359, 2 milliards de Fcfa en 2023 à 1 652 milliards de Fcfa en 2024 soit une hausse de 292,8 milliards de Fcfa (+21%).

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