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Déficit énergétique : Comment le Congo compte doper sa puissance installée

Plusieurs projets concernant la construction d’infrastructures nouvelles, dont des barrages hydroélectriques et des lignes de transport, sont au cœur de la stratégie du gouvernement congolais pour relever les défis de l’approvisionnement des ménages ruraux et urbains en énergie électrique à court terme.

Le gouvernement congolais est passé devant le Sénat en fin de semaine dernière en vue d’apporter des réponses à la rareté de l’énergie électrique dans les deux principales du pays que sont Brazzaville et Pointe-Noire. Le ministre de l’Energie, après avoir mis à l’index la vétusté du réseau d’énergie électrique du Congo, a également relevé les questions de gouvernance dont font montre les opérateurs historiques du secteur, Energie électrique du Congo (E2C) en l’occurrence. De fait, le réseau congolais d’énergie électrique date de 1982 et celui-ci, suivant le ministre de l’Energie, n’a pas fait l’objet d’un entretien adéquat depuis lors.

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D’où les perturbations dans la fourniture de l’énergie aux ménages et aux entreprises. D’autant plus que la ville de Pointe-Noire, où est produite l’énergie, dispose de 300MW de puissance installée ; mais faute de moyens de transport mis à jour, la capitale connaît de récurrents rationnements en énergie électrique.

Des solutions globales sont pour cela priorisées afin d’apporter une réponse définitive à la rareté de la disponibilité de l’énergie électrique dans les principales villes du pays. Celles-ci portent sur la construction de plusieurs infrastructures énergétiques à travers le pays. Mais, dans l’immédiat, l’inauguration récente des premières exportations de gaz naturel liquéfié vers l’Europe, par la compagnie italienne Eni Congo, va permettre d’augmenter la capacité de production de la Centrale Électrique du Congo, détenue à 80% par l’Etat congolais et 20% par la compagnie pétro-gazière italienne.

En effet, le pays va lancer, grâce à cette inauguration, l’exploitation des ressources gazières en faveur des ménages congolais et des industries locales. Ce qui devrait conduire à une fourniture de  03 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel par jour à la Centrale Électrique du Congo. Un volume de combustible nécessaire pour faire fonctionner l’ensemble des turbines de cette infrastructure à plein régime.

Dans le court terme, trois grands projets sont en cours de finalisation au niveau administratif. D’abord, la construction des barrages hydroélectriques Morala (230MW) et Nyanga (101MW) dans le sud du pays, soit une capacité totale de production de 331 mégawatts. La convention de construction de ces deux infrastructures énergétiques a été signée en 2022 et les travaux devraient prochainement commencer. Ce projet qui sera réalisé par le consortium sino-congolais Energaz-CGGC (China Gezhouba Group Corporation), comporte aussi la réhabilitation intégrale du barrage hydroélectrique de Liouesso (19 MW), inauguré en 2017 dans le département de la Sangha.

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À côté, il y a la construction financée par la Banque mondiale, de nouvelles lignes de transport électrique à hauteur de 60 milliards de Fcfa entre Pointe-Noire et Brazzaville. Des négociations ont été bouclées, apprend-on, entre le Congo et l’Afrique du Sud il y a quelques jours, pour la construction d’un barrage hydroélectrique de 512 MW, à 50 Km au sud de Brazzaville.

De plus, des lignes de transport d’électricité connexes entre Brazzaville et Pointe-Noire, seront construites avec l’appui d’Eni Congo, propriétaire à 20% de la Centrale électrique du Congo.

Pour mémoire, le Congo dispose d’une puissance installée de 650 MW et de plus de 1500Km de lignes électriques. Les autorités, qui annoncent une couverture de la desserte en énergie électrique de 47% en zone urbaine et de moins de 10% en milieu rural, misent sur la construction du barrage de Sounda, à 120 Km de Pointe-Noire dans le département du Kouilou. Cette infrastructure, dont les études sont finalisées, devrait, avec une projection de 1000 MW de puissance, assurer une couverture totale du pays en énergie électrique et même permettre d’exporter une partie de l’électricité qui y sera générée.

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