Banques et Finances

Emprunt obligataire 2023 : entre 2 et 7 milliards de FCFA de commissions à négocier pour les arrangeurs

Les intermédiaires qui accompagnent l’émetteur de l’émission à la cotation en passant par le roadshow sont rémunérés en fonction du montant collecté.

Pour le 7e emprunt obligataire de son histoire, le Cameroun a choisi de reconduire l’équipe d’arrangeurs qui l’a conduit sur le marché en 2022, à l’exception de BGFI Bourse remplacé par Financia Capital, une banque d’affaires indépendante, tel que cela était exigé dans l’appel d’offres. Le consortium est ainsi complété par Société Générale Capital Securities Central Africa, Upline Securities Central Africa, Attijari Securities Central Africa et Afriland Bourse & Investment, tous ayant la qualité d’arrangeurs chef de file.

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Pour ce type d’opération, les intermédiaires qui accompagnent l’émetteur de l’émission à la cotation en passant par le roadshow sont rémunérés en fonction du montant collecté. Une rémunération qui est, bien sûr le fruit de négociations entre les deux camps. Seulement, la Cosumaf défini des proportions de rémunérations plafond et plancher ce qui permet, à défaut de savoir le coût exact de la prestation, de connaître au moins la fourchette dans laquelle celle-ci s’inscrit. Ainsi, selon la tarification en vigueur, rendue publique par la Cosumaf, l’émetteur doit verser aux sociétés de bourse une commission d’arrangement qui ne peut se situer en dessous de 0,25% et au-dessus 2% du montant de l’opération. Mais à ça, il faudrait ajouter les commissions de placement (fixées au taux plancher de 0,3% et 1,5%) ; de prise ferme (1% à 1,3% calculée sur la base du montant brut garanti) et de chef de file/introduction en bourse (0,1% à 0,3%). Si on s’en tient à ces proportions, c’est au maximum 3 milliards de FCFA et au minimum 375 millions de FCFA que le pays va payer au titre de la commission d’arrangement ; entre 450 milliards de FCFA et 2,250 milliards de commission de placement ; entre 920 millions et 1,950 milliard de FcfA de commission de prise ferme et entre 150 millions de FCFA et 450 millions de commission d’introduction en bourse.

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Selon nos calculs, la fourchette de la commission se situe entre 2 milliards et 7,6 milliards de FCFA à payer aux 5 arrangeurs retenus dans le cadre de cette opération y compris les agents placeurs qui perçoivent eux aussi des commissions au titre des placements. Mais selon les informations de EcoMatin, et compte tenu des conditions particulièrement rigides sur le marché, les négociations entre l’émetteur et les investisseurs ont abouti sur un paiement de 1,95% de l’enveloppe recherchée y compris les frais à payer auprès de la Cosumaf. Ce qui représente globalement un paiement de 2,9 milliards de FCFA pour mobiliser un tel montant. « les intermédiaires financiers ont fait preuve de patriotisme » souffle d’ailleurs une source au Ministère des Finances.

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Rappelons que le consortium d’arrangeurs aura entre autres missions, d’assurer le bon déroulement de l’émission et son placement sur le marché primaire, ainsi que la liquidité du titre qui en résulte sur le marché secondaire de la BVMAC; effectuer le montage et la structuration de l’emprunt suivant les meilleures pratiques en matière ; déterminer l’ensemble de ses caractéristiques essentielles que sont : la nature des titres et leur forme juridique, le taux du coupon ainsi que le prix d’émission, les dates de jouissance et d’échéance, les modalités et méthodes de remboursement du Principal.

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