Conjoncture

Exploitation de l’or : le Cameroun se dote d’un système de traitement en vase clos

Cette première unité portée par le consortium Codias S.A, Xin Mining et Yucam, d’une capacité de traitement maximal de 500 tonnes de minerais par jour, vise à améliorer le rendement de la production à plus de 90%.

Le Cameroun est désormais le premier pays de la Cemac à se doter d’une unité de lavage d’or en vase clos. La nouvelle infrastructure minière a été inaugurée par le ministre par intérim des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt) Fuh Calistus Gentry le 5 avril dernier dans l’arrondissement de Ketté, département de la Kadey (région de l’Est). Installé sur le site minier de Shunda Mining, ce système de traitement innovant d’une capacité de traitement maximal de 500 tonnes de minerais par jour, est porté par un consortium d’entreprises composé de Codias SA, Xin Mining et Yucam.

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Selon le Minmidt, ce nouveau système va contribuer à : changer l’environnement de l’exploitation minière semi-mécanisée au Cameroun, tant dans l’amélioration du rendement de la production à plus de 90% ; l’augmentation de la collecte de l’impôt synthétique minier libératoire, ceci en remédiant aux manquements liés au système déclaratif ; l’augmentation des réserves d’or au Cameroun ; l’assurance d’une meilleure transparence. D’après le directeur technique de Codias S.A., le dispositif nouvellement inauguré est entièrement automatisé et approvisionné en eau pompée à partir du cours d’eau d’une part, et d’autre part celle issue du captage de la nappe à travers trois forages d’eau réalisés in situ.

L’Etat vise 10 unités de traitement en vase clos d’ici fin 2024

La nouvelle infrastructure est constituée d’une unité de concassage et criblage, d’une unité de classement et de broyage, et une unité de concentration par gravité. Celles-ci devraient non seulement favoriser l’autonomisation entière de toute la chaîne de production avec des appareils pouvant être réglés directement par l’opérateur, mais également réduire les pertes relatives à la production de près de 95% de l’or contenu dans la roche. Dans cette marche vers l’industrialisation de l’exploitation de l’or, le gouvernement camerounais entend respecter les réformes du nouveau Code minier. A titre d’illustration, il ne sera plus possible pour un opérateur d’exploitation minière de se voir délivrer un permis semi-mécanisé sans avoir pris des dispositions d’installation de ce système clos ou signé un partenariat avec une société disposant d’un tel système.

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« Nous sommes trois partenaires et nous détenons chacun les clés. Le système est fait de telle sorte qu’une seule personne ne peut pas l’ouvrir en l’absence des autres. Avec cela, la transparence est garantie. Et j’invite toutes les autres sociétés minières à suivre l’exemple », a martelé le Minmidt. Et d’annoncer que l’Etat et ses partenaires ambitionnent installer ce système à Colomine à Batouri dans les cinq prochains mois. L’objectif étant d’inaugurer au moins 10 unités semblables d’ici la fin d’année 2024. « Nous avons à présent changer de statut, ce n’est pas acceptable pour un pays qui va gérer de grands projets appréciés par les opérateurs de renoms reste à la traine. J’ai prescrit un délai de six mois pour que tous les autres s’arriment à cette nouvelle exigence. Il y va de leurs intérêts », a prévenu Fuh Calistus Gentry.

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