Politiques Publiques

Logements sociaux : la SIC, agent immobilier de l’Etat déplore des pertes de 90 milliards de Fcfa

Selon Ahmadou Sardaouna, le Directeur général de la Société immobilière du Cameroun (SIC), ces manques à gagner sont comptabilisés depuis 1994 (30 ans) ; année à laquelle l’Etat camerounais a baissé de 50%, les prix de loyers à la suite de la dévaluation du Fcfa.

Au Cameroun, les prix des loyers en vigueur sont ceux homologués par l’Etat depuis 1994, à la suite de la dévaluation du Fcfa ; la monnaie commune aux 06 économies de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad et Guinée équatoriale). Si la réduction de 50% permet aux locataires notamment aux fonctionnaires d’amortir les dépenses, elle affecte tout de même la santé financière de la Société immobilière du Cameroun (SIC) ; bras séculier de l’Etat en matière de logements sociaux.

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De passage au poste national le 16 mars 2024, Ahmadou Sardaouna, le Directeur général (DG) de la SIC en poste depuis 2019, n’est pas passé par quatre chemins pour le déplorer une fois de plus. Le chiffre avancé par le top management s’apparente en moyenne, à un manque à gagner de 3 milliards de Fcfa chaque année. « En 30 ans nous avons chiffré la perte autour de 90 milliards que l’Etat est en train de supporter. Il faut avouer que dans d’autres Nations, l’Etat s’est désengagé complètement mais ici (au Cameroun), la magnanimité du chef de l’Etat veut que ces logements soient toujours au moindre coût pour permettre de loger. Nous faisons le quart de ce qui est pratiqué au privé. Si on paie 200 000 Fcfa ailleurs, à la SIC c’est 50 000 Fcfa et en même temps, 25 000 Fcfa pour les fonctionnaires. Puisque le chef de l’Etat a autorisé depuis 1994 que les fonctionnaires soient logés à 50%. Donc, un logement de 50 000 Fcfa, un fonctionnaire paie 25 000 Fcfa, vous voyez que ça amène la sous-exploitation à la SIC, un manque à gagner », a-t-il déploré.

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Il faut dire que la voie des subventions est l’une des options proposées depuis des années par la Commission technique de réhabilitation des établissements publics (CTR) pour maintenir l’équilibre d’exploitation de cette entreprise publique vieille de 72 ans. L’autre suggestion de la CTR toujours en suspens consisterait en la hausse des prix des loyers de manière à couvrir les charges de fonctionnement de la SIC et de faire face à ses engagements financiers, ainsi qu’à son développement. 

TVA sur le dos de la SIC

Le manque à gagner attribué au coût dérisoire des logements n’est pas l’unique difficulté rencontrée par la SIC. A en croire son Directeur général, « le chef de l’Etat a dit de garder le statut où c’est la SIC qui paie la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Nous perdons environ 500 millions de Fcfa de TVA par an. C’est-à-dire, 300 millions de principal plus 200 millions de Fcfa de pénalités, ça nous fait 500 millions à payer dans nos propres ressources pour payer et remettre sur le plan fiscal », fait-il remarquer.

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En attendant un éventuel « toilettage des textes » tel que souhaité par la SIC depuis 2020, ou tout au moins, «la finalisation de l’étude sur l’homologation des prix des loyers » d’après la CTR, les bénéfices de l’entreprise bien qu’en dessous du milliard, sont restés au vert depuis 2019. Tenez, en 2022, renseigne la Commission, le résultat net s’est établi à 226, 9 millions de Fcfa (+14%) à travers la signature des avenants à la convention de compensation des créances entre l’Etat et la SIC. «  La dette de l’Etat vis-à vis de la SIC représente 84% de l’ensemble de ses créances. Les autres créances sur l’Etat d’un montant de 50, 2 milliards de Fcfa sont principalement constituées du solde dû par l’Etat d’un montant de 40, 7 milliards de Fcfa au titre du manque à gagner du fait des mesures de baisse des loyers de la SIC pour la période 2007-2019», note la CTR logé au ministère des Minfi (Minfi).

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