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Pierres précieuses: les bijoutiers camerounais rappelés à la transparence 

En parcourant l’article 171 de la Loi n°2016/017 du 14 décembre 2016 portant Code minier qu’invoque le Minmidt dans son communiqué, l’on comprend qu’il entend désormais se fixer sur la traçabilité des substances précieuses utilisées afin de soumettre tous les acteurs de ce secteur aux modalités préalables d’autorisation d’ouverture d’ateliers et de commercialisation des bijoux qui induisent des coûts conséquents.

Le laisser-aller sera bientôt un lointain souvenir dans le secteur des de la fabrication et le commerce des bijoux au Cameroun. Dans un communiqué diffusé le 14 juin 2022, le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) appelle les opérateurs du domaine à déposer auprès de son département ministériel, « un dossier complet de demande d’ouverture d’un atelier de fabrication d’ouvrages à base des substances précieuses ».

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Gabriel Dodo Ndoké prévient que passé le délai du vendredi 27 juillet 2022, les procédures disciplinaires seront engagées conformément à la législation en vigueur. Selon le communiqué qui porte la signature du membre du gouvernement, cette mesure s’inscrit « dans le cadre de la formalisation, de la transparence et du suivi effectif des activités du secteur ».

Cette décision est prise conformément aux dispositions de l’article 171 de la Loi n°2016/017 du 14 décembre 2016 portant Code minier qui en son alinéa 1 stipule que « les retraits des titres miniers et autres autorisations et transactions à la conservation minière se font contre présentation d’une quittance attestant le paiement de droits fixes au Trésor public ».

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Le même texte précise que les actes concernés par lesdits droits fixes sont entre autres, « l’attribution des autorisations d’exploitation artisanale et artisanale semi‐mécanisée, l’autorisation de commercialisation, de fusion de substances minérales issues de l’exploitation artisanale, de l’exploitation artisanale semi‐mécanisée et de l’exploitation industrielle, l’autorisation d’ouverture des ateliers de fabrication des ouvrages en pierres précieuses, l’établissement des certificats d’exportation de substances minérales issues de l’exploitation artisanale », lit-on.

Dorénavant, le gouvernement saura avec précision, la provenance de l’or, le diamant, le cuivre, le bronze… utilisés par les bijoutiers pour confectionner leurs objets vendus très souvent à des prix onéreux. Seulement, prévient la loi citée supra, l’octroi de l’autorisation d’exploitation artisanale des substances minières à un tenancier d’atelier vaut 30.000 Fcfa tandis que le renouvellement coûte 50.000 Fcfa.

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Contacté par EcoMatin, Dollars Bijoux, l’une des figures de proue du secteur joaillier au Cameroun, salue la démarche du gouvernement qui vise à mettre de l’ordre et rappeler à chacun ses obligations fiscales. Pour lui, les pouvoirs publics à travers ce communiqué n’entendent pas exercer la « répression » sinon, « normaliser » ce pan du commerce actuellement dominé par un nombre incalculable d’opérateurs qui ne respectent pas tous la règle établie. De quelque catégorie qu’ils soient, les propriétaires des ateliers de bijouteries qui n’auront pas présenté leurs agréments en temps opportun, feront face, on le subodore, aux mesures draconiennes que le gouvernement aura arrêtées. Ils ont donc encore environ 45 jours pour se conformer.

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