Jour : 11 mai 2020

  • Le no1 mondial du fret maritime s’installe au Port de Kribi

    Ce vendredi 08 mai, le terminal à conteneurs du port de Kribi accueillait le navire « Rhone Maersk » de l’armateur Danois Maersk. Une arrivée qui marque le lancement officiel de la desserte de ce port par leader mondial du fret maritime. Une desserte qui se fera par partage des navires avec l’armateur CMA-CGM. Le nouveau service hebdomadaire dénommé « MESSAWA/MIDAS » permettra à KTC (Kribi Conteneur Terminal), d’assurer la manutention des navires ayant des conteneurs à l’importation et à l’exportation en provenance ou à destination du Moyen Orient et de l’Asie. Avec l’arrivée de Maersk, le terminal est désormais desservi par quatre lignes maritimes à savoir le groupe français CMA-CGM, l’espagnol Marguisa et le néerlandais NILEDUTCH.

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    Le nouveau service renforcera surtout de l’attractivité du Port en eaux profondes de Kribi et le rendra plus compétitif qu’il ne l’était jusqu’ici. « Ce nouveau service permettra aux clients de KTC de bénéficier d’un temps de transit favorable et d’une solution de transport qualité à l’import et à l’export pour le Cameroun et les autres pays de la sous-région (Tchad et République Centrafricaine). Il va renforcer la compétitivité du Port de Kribi(PAK) et accroître les volumes par la relance des importations et des exportations à partir de Kribi » peut-on lire sur un communiqué de la filiale camerounaise du groupe Bolloré.

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    Défis structurels

    Avec l’arrivée de ce géant mondial, le PAK est plus que jamais lancé sur une trajectoire ascendante. Cependant le port fait encore face à de nombreuses contraintes qui pourraient constituer un obstacle à sa compétitivité. La première est l’absence d’une zone logistique, notamment les entrepôts dignes de ce nom pour stocker le flux de marchandises qui devrait connaître une augmentation. La seconde est l’insuffisance des voies d’évacuation des marchandises. Dans une interview accordée à Jeune Afrique au mois de novembre 2019, le Directeur général de la place portuaire déplorait déjà ce problème. « La desserte routière et ferroviaire est aujourd’hui insuffisante. Aujourd’hui, seule la route Kribi-Edéa (proche de la côte atlantique) dessert le port. Il nous manque un axe Est-Ouest vers l’hinterland. La route Kribi-Ebolowa dont le gouvernement vient d’annoncer la réfection nous permettra d’accueillir des marchandises provenant de la partie Sud du Cameroun et même du Congo » affirmait Patrice Melom. Plus de 06 mois après cette annonce du gouvernement, la réhabilitation de ce tronçon long de 180km n’a jamais été effectuée.

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  • EDC devient le principal producteur d’électricité au Cameroun

    C’est acté. Dans les semaines ou mois à venir, l’Unité opérationnelle de l’aménagement du barrage hydroélectrique de Memve’ele va complètement disparaitre. Le barrage sera entièrement géré par Electricity Development Corporation (EDC). C’est l’une des principales informations contenues dans le décret présidentiel du 4 mai 2020, portant réorganisation et fonctionnement de la société. A travers ce décret, l’Etat a décidé de transférer à EDC, en propriété ou en jouissance et selon le statut juridique de ses biens, les actifs ainsi que le patrimoine de l’ensemble des aménagements hydroélectriques. Parmi lesdites infrastructures, on a le barrage hydroélectrique de Memve’ele, construit par l’entreprise Synohydro dans la région du Sud et achevé depuis juin 2017.

    Ce cas intéresse particulièrement. Depuis plus de deux ans, des tensions autour de la gestion dudit barrage opposaient en effet l’Unité opérationnelle à EDC, à propos de leurs compétences respectives sur le projet. En juin de l’année dernière, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba avait dû intervenir pour clarifier la situation, en menant des actions afin de reverser le barrage dans le portefeuille d’EDC. Les responsables de Memve’ele, de leur côté, espéraient voir le projet transformé en producteur indépendant d’électricité au Cameroun. Des résistances qui ont persisté, et que le décret du président de la République vient d’annihiler. « A propos de Memve’ele, EDC conseillait déjà l’Etat. Aujourd’hui, il a le rôle d’exploitant du barrage », souligne à cet effet Théodore Nsangou, directeur général de l’entreprise.

    Des missions clarifiées

    Outre ce barrage, tous les autres aménagements hydroélectriques appartenant à l’Etat tombent définitivement dans l’escarcelle d’EDC. Il s’agit, entre autres, de Lom Pangar, Mbakaou, Bamendjin, et Mapé ; « ou tout autre [aménagement hydroélectrique] constitué d’immeubles bâtis ou non, par nature ou par destination, localités sur le territoire nationale ». En somme, EDC va assurer la gestion de tous les ouvrages hydroélectriques et de stockage de l’eau pour la production de l’électricité dont la gestion lui est confiée par l’Etat. « En réalité, EDC faisait pratiquement tout ce qui est contenu dans le décret. Cependant, ce n’était pas clarifié (…) En prenant en compte la régulation de la Sanaga à partir des barrages, EDC le faisait mais les rôles n’étaient pas clairs. En ce qui concerne Lom Pangar, ça fait 5 ans qu’il est en service. EDC vendait de l’eau à Eneo [Energy of Cameroon, Ndlr] mais n’était pas rémunérée car Eneo disait attendre l’instrument juridique (…) Le décret clarifie le côté juridique qui est maintenant l’instrument important pour faire vivre EDC », clarifie Théodore Nsangou.

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    Ce texte conforte en tout cas Electricity Development Corporation dans sa position de principal producteur d’électricité au Cameroun. En effet, l’entreprise a comme charge la gestion d’au moins 90% environ de toute la production nationale de cette ressource. Ce qui la met quelque peu en concurrence avec quelques structures déjà existantes. En principe, la société Hydro Mekin, mise sur pied pour gérer le barrage hydroélectrique de Mekin (région du Sud), ne devrait pas tomber dans le patrimoine d’EDC, mais sa production, 30 mégawatts environ, est trop marginale pour être véritablement considérée.

    Il existe des producteurs indépendants, à l’instar de Kribi Power Development Company (KPDC) qui exploite une centrale à gaz d’une capacité de 216 mégawatts dans les environs de Kribi. La KPDC est une société indépendante détenue par Globeleq Africa, anciennement contrôlée par le fonds d’investissement Actis, mais passée aux mains d’un consortium formé par le fonds d’investissement norvégien, Norfund, et l’institution de financement britannique, CDC Group.

    Globeleq Africa est également actionnaire majoritaire de Dibamba Power Development Company (DPDC) qui gère la centrale à fuel de Yassa-Dibamba à l’entrée Est de la ville de Douala. Ces deux structures ont une capacité cumulée de 304 mégawatts. Ce qui représente un presque 25% de toute l’énergie électrique produite au Cameroun. A côté, des producteurs marginaux n’arrivent pas à porter cette production à plus de 362 mégawatts. De fait, c’est donc à peu près 1 000 mégawatts dont la gestion revient entièrement à EDC, si l’on s’en tient aux données publiées par Eneo en octobre dernier, qui indiquaient une puissance installée de quelque 1 360 mégawatts d’électricité au Cameroun.

    Commercialisation

    Les missions d’Electricity Development Corporation lui donnent également une plus large manœuvre en ce qui concerne la commercialisation de l’énergie électrique au Cameroun. EDC a en effet pour mission « d’assurer la vente de l’énergie électrique issue des ouvrages qui lui sont confiés par l’Etat » ou encore « de négocier, le cas échéant, les conditions financières de la mise en exploitation des biens dont la gestion lui est confiée ». Autant le dire en peu mots simples : EDC devient le grossiste de l’électricité dans le pays.

    « On peut le dire, approuve en effet le directeur général. Par ce décret, l’Etat a clarifié le rôle d’EDC notamment en ce qui concerne la production, en particulier la production hydroélectrique ». Dans le décret présidentiel, l’Etat revient en effet sur le Programme thermique d’Urgence (PTU), un investissement mis à la disposition d’Eneo pour un franc symbolique parce qu’il y avait une défaillance au niveau du système électrique. C’est désormais à l’entreprise de patrimoine public que revient le rôle d’implémenter ce programme.

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    Développement des infrastructures

    Sur un tout autre plan, les missions d’EDC en termes de réalisation et de développement des projets d’infrastructures dans le secteur ont également été clarifiées. Elle assure la construction et l’exploitation des ouvrages de régularisation des eaux de bassins ainsi que la gestion des barrages réservoirs non concédés ; conduit, réalise et participe à la réalisation des études de toute nature, relatives à la mise en valeur des ressources ; et veille au transfert des technologies et des compétences.

    Electricity Development Corporation est également compétente en matière de promotion des investissements publics et privés en matière d’électricité. L’entreprise peut donc prendre et suivre des participations au capital d’autres sociétés opérant dans la production, le transport, la distribution, la vente, l’importation et l’exportation de l’électricité. Enfin, EDC est confortée dans son rôle d’appui-conseil auprès de l’Etat dans le cadre de ses activités liées à son objet social ; en l’accompagnant dans la validation des études et analyses de la faisabilité technique des projets ; en lui fournissant une assistance technique pour le développement des projets énergétiques ; ou encore en participant à la certification des curricula de formation dans le secteur de l’électricité.     

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  • Secteur public : le salaire des DG et PCA réduit de moitié

    15,56 millions de FCFA. C’est la coquette somme que va désormais percevoir au titre de salaire brut mensuel, le directeur général d’Alucam, Alain Malong. Idem pour Judith Yah Sunday à Camtel, Bayero Mohamadou Bounou à Sodecoton, Claude Simo Njonou à Sonara ou encore Adolphe Moudiki à la SNH. Ce quinté forme le cercle très restreint des DG d’entreprises publiques les mieux payés. Comme eux, le duo Philippe Camille Akoa du Feicom et Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo de la CNPS gagneront désormais un peu plus de sept millions de FCFA par mois. Sans compter les avantages, dans les deux cas. Ces montants sont déterminés par la classification des entreprises et établissement publics dont ils ont la charge, selon les arrêtés du Minfi du 4 mai 2020.

    A l’observation, ces « bienheureux » gagnent bien plus qu’un membre du gouvernement ou un membre du bureau de l’Assemblée nationale ou du Senat. Mais, il n’est pas certain que les uns et les autres soient particulièrement fiers en ce moment. En réalité, les arrêtés du Minfi marquent le début de la « disette » pour certains DG, DGA et PCA. Après des années de bombance, c’est le temps des vaches maigres pour le top management dans les structures du portefeuille de l’Etat.

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    En effet, la rémunération du DG, DGA et PCA, comprenant le salaire de base, une indemnité de responsabilité et une indemnité de représentation est désormais une fraction du chiffre d’affaires de l’entreprise, ou de la moyenne du budget des trois derniers exercices de l’établissement, selon sa catégorie (Cf. Ecomatin 332 du 5 mai 2020). C’est donc un « ajustement structurel » que subit ce secteur, pense Pr. Viviane Ondoua Biwole.

    Selon cette experte en gouvernance publique, « une simulation dans une entreprise publique indique une diminution de 40% du salaire de base du directeur général et une baisse de prime de non-logement de 2,5 millions à 750 000 FCFA. » Sur la base d’une simulation globale, l’enseignant-chercheure explique que « l’État pourrait économiser 50 % des dépenses relatives aux rémunérations et avantages des responsables de ces entités publiques. Ce qui fait des économies de quelques milliards ! ».

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    L’encadrement juridique des salaires discipline ainsi les largesses accordées par le conseil d’administration au confort des dirigeants de l’entreprise. En plus de cet ajustement, les revenus des dirigeants sont astreints implicitement à des contrats de performance. En effet, la fluctuation des chiffres d’affaires, base de fixation des salaires, entraine une fluctuation des revenus des dirigeants, et au pire des cas, leur éviction.

    Le président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (UGTC), Isaac Bissala regrette que la question de la rémunération des DG, DGA et PCA, n’ait pas été réglée dans cadre du Code du travail ou du Conseil supérieur de la fonction publique.

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  • SABC, UCB et Guinness rassurent sur la disponibilité des produits

    Dans un communiqué signé conjointement par les membres de l’Association des producteurs d’alcool du Cameroun (Capa), ces derniers rassurent leur clientèle quant à la présence de leurs produits sur le marché, malgré la crise sanitaire liée au Coronavirus. « Elles tiennent donc à rassurer tous leurs distributeurs, détaillants, grandes et moyennes surfaces ainsi que les consommateurs qu’elles continuent leurs activités de production et de distribution des boissons dans le strict respect des consignes et règles adoptées par l’Etat du Cameroun pour le bien-être des populations », peut-on le lire dans le communiqué.

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    Au regard du contexte actuel, elles misent toujours sur la sensibilisation en conviant ses clients au respect des mesures mises en place par le gouvernement pour lutter contre la maladie. « Les entreprises Capa recommandent à leur clientèle de respecter toutes les mesures prises par les autorités administratives compétentes et de veiller à l’application des gestes barrières et consignes de distance entre les clients », lit-on.

    Notons que la Capa est formée par les acteurs majeurs de l’industrie des boissons alcoolisées que sont le Groupe Société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc) ; Guinness Cameroun S.A. ; l’Union camerounaise des brasseries (UCB), la société de fabrication des vins du Cameroun (Sofavinc) et la société camerounaise de fermentations (Fermencam).

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