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Construction de 10 000 logements sociaux : la CAA entre en scène pour faire avancer le projet

L’intervention de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) viendrait limiter les lourdeurs administratives ayant maintenu le projet dans l’inertie depuis 2017.

Selon la Commission technique de réhabilitation des établissements publics (CTR), le parc immobilier de la Société immobilière du Cameroun (SIC) est constitué de 5 334 logements en 2022. Le ministère de l’Habitat et du Développement urbain relève ainsi un déficit de logement estimé à 2,5 millions en milieu urbain. Un chiffre qui a explosé en l’espace de deux ans car, à en croire Ahmadou Sardaouna, le Directeur général de la SIC, ce déficit était de 2,140 millions en 2022. Cet écart demeure ainsi, en dépit de nombreux projets en cours depuis des lustres. Pour cause, nombre d’entre eux brillent par des lenteurs. C’est le cas du projet de conception/réalisation de 10 000 logements et leurs équipements socioculturels à Yaoundé et ses environs, confié à la société italienne Pizzarotti. Après 04 ans de gestion par le Minhdu, le projet dont la maîtrise d’ouvrage a été remise à la SIC a certes marqué un pas, mais il semble très loin de franchir l’objectif fixé.

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C’est pour accélérer le projet que « nous avons demandé que tout soit centralisé par le point focal (la Caisse autonome d’amortissement). La CAA est le dépositaire de la dette extérieure à travers les 115 milliards de Fcfa qui sont dans ses caisses. Il faut que les moyens venant du Cameroun soient aussi déposés dans la même banque. Si on n’a pas ça, on pourra avoir des lourdeurs pour les 30 mois qui restent. C’est ça le risque pour la SIC. Mais comme le Premier ministre a accepté l’option de faire de la CAA le dépositaire de tout ce qui est élément financier, nous sommes confiants que ça pourra marcher », a laissé entendre le DG de la SIC dans un entretien accordé à nos confrères du Poste national de la Crtv le 16 mars 2024.

Autrement dit, clarifient les sources proches du dossier, la CAA sera une espèce de modérateur, de caisse qui recevra les fonds en provenance de l’Etat. C’est aussi cette institution qui dorénavant, effectuera les décaissements dans le cadre du projet supra indiqué. En plus, poursuit une autre source, « Nous avons les délais de réalisation du projet. On doit achever le projet au 31 octobre 2026. Si cette date arrive qu’on n’ait pas fini, il n’y aura plus de décaissement d’argent. Et si on n’a pas tout décaissé, ça va être annulé, le solde résiduel de la banque ne nous paiera pas et on aura perdu de l’argent ».

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Goulots d’étranglement

Selon le DG de la SIC, seuls 75 logements sont déjà sortis de terre sur les 224 représentant la phase pilote du projet lancé sur le site d’Ekoko II. L’implémentation d’une usine de production de masse visant à fabriquer 90% des articles qui seront utilisés sur le terrain, n’est toujours pas opérationnelle. La raison, on accuse entre autres, le manque de financement et des lourdeurs administratives. Toutefois, selon les confidences d’Ahmadou Sardaouna au média national, il y a lieu d’être optimiste sur le projet, compte tenu de ce que les goulots d’étranglement ont, pour la plupart, été levés.

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« La bonne nouvelle c’est que la banque italienne a levé les verrous sur les moyens financiers qui sont restés depuis 2021 pour faute d’engagement de la partie camerounaise. Aujourd’hui nous avons négocié au niveau de Rome. Le résultat est là, la partie italienne a signé, il reste que le Minepat dans l’avenir, signe l’avenant numéro 6 qui marque le début de décaissement de ce projet. Parce que, depuis que la SIC a repris ce projet, nous n’avons pas les moyens financiers pour payer l’entreprise qui a travaillé pendant 2 ans sans ressources… Nous avons 30 mois pour consommer le reste d’argent qui est dans la cagnotte. Grâce aux services de la présidence, les titres fonciers qui étaient exigés depuis plus de 5 ans, ont été obtenus », a-t-il rassuré.

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