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En 30 ans, le Crédit foncier a accordé plus de 19 milliards de prêts immobiliers aux camerounais de la diaspora

Le Directeur général du Crédit foncier du Cameroun était devant la Représentation nationale ce mercredi 30 juin. Jean Paul Missi a fait un état des lieux de la situation critique de l’immobilier et des pistes de solution.

Selon le directeur général du Crédit foncier du Cameroun (Cfc),  la diaspora a bénéficié entre 1990 et 2021 de 286 prêts évalués à plus de 19,3 milliards de F Cfa. Concrètement, les Camerounais vivant en Afrique ont bénéficié de 18% de ce montant, ceux installés en Europe ont reçu 58% et ceux vivant en Amérique ont encaissé 34%.  Des prêts qui s’inscrivent dans le cadre de l’appui du Cfc à la diaspora en matière d’immobilier. « Au cours des dix dernières années, les accords de prêts à la diaspora ont évolué comme suit : de 11 à 25 (nombre) avec une pointe de 25 en 2018 ; de 683 millions de F Cfa à 1904 millions de F Cfa en 2016 ; 90 prêts foncier classique  (ndlr construction d’une résidence) ont été accordés contre 63 prêts foncier locatif (ndlr construction d’un immeuble à louer, rentabilisation d’un patrimoine) » a précisé Jean Paul Missi(Photo)

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 Difficultés

Si les sollicitations de la part de la diaspora sont allées croissantes au cours de ces dernières années, des difficultés empêchent toutefois un meilleur score. Selon Jean Paul Missi, la principale difficulté réside sur « le fait qu’il faut réaliser leurs projets alors qu’ils ne sont pas présents eux-mêmes ». Cette absence entraine par conséquent : « la difficulté à apprécier l’information fournie notamment en ce qui concerne la stabilité de l’emploi et des revenus ; la difficulté à apprécier la notoriété et la viabilité de l’employeur ; la difficulté à analyser les situations financières des clients par la Centrale des risques bancaires et les incidents de paiement ».

Ces derniers ne sont pas les seules difficultés auxquelles le partenariat diaspora-Cfc est confronté. « En matière d’exécution des travaux de construction, risques élevés de détournement des fonds débloqués, parce que gérés par des tiers ; risques élevés de malfaçons du fait du suivi des projets  par les tiers ».

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Renforcement

Au-delà de ces difficultés liées principalement à la diaspora, le Crédit foncier du Cameroun souligne des manquements propres à la structure. Des faiblesses qui ne lui permettent pas de bien jouer son rôle d’appui. Jean Paul Missi souhaite par conséquent que l’Etat procède: «…au renforcement des capacités financières du Cfc, à l’élargissement de l’assiette de collecte des contributions (elle constituée essentiellement des salariés des secteurs publics et privés), à la révision du régime d’épargne logement pour une meilleure collecte et mobilisation de l’épargne ; le développement d’un cadre incitatif des investissements immobiliers ». Ce dernier point pourrait se faire à travers un appui de l’Etat aux promoteurs immobiliers  dans l’établissement des différents actes administratifs, la mise en place de mesures d’appui et d’accompagnement en vue d’améliorer la production des logements abordables…

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