Jour : 6 juillet 2020

  • 9 entreprises camerounaises classées parmi les 500 meilleures entreprises africaines

    Le magazine panafricain Jeune Afrique du mois de juillet 2020, numéro 3090 a publié le Top 500 des meilleures entreprises africaines de l’année 2020. Celles-ci ont été classées en fonction de leurs chiffres d’affaires (CA) et de leur résultat net (RN). Parmi celles-ci donc figure neuf entreprises camerounaises dont la Société nationale des Hydrocarbures qui occupe le 89ème rang avec un chiffre d’affaires de 918,2 milliards de FCFA et un revenu net de plus de 434 milliards de FCFA. Elle est suivie de la Société de raffinage (Sonara), au 129ème avec un chiffre d’affaires d’environ 141,26 milliards de FCFA. L’entreprise brassicole Société anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC), quant-à-elle  occupe la 3ème avec un des revenus d’environ 351,3 milliards et un résultat net de 26 milliards de FCFA.

    A la 254ème place de ce classement figure la société de distribution d’énergie électrique ENEO,  avec 303 milliards de FCFA en CA et 11 milliards de FCFA de revenus net ; vingt-une places plus loin se trouvent Tradex à la 275ème pour un chiffre d’affaires de plus de 258 milliards de FCFA et 9 milliards de revenus. La caisse de prévoyance sociale (CNPS), figure au 330ème rang sur le plan africain avec CA de plus de 216 milliards et un RN de 75, 56 milliards  de FCFA.

    Les trois dernières places du  classement des entreprises camerounaises figurant dans ce classement continental figurent les opérateurs de téléphonie mobile MTN Cameroon et Orange Cameroon respectivement  aux 351ème et 358ème rangs du top 500. Le sud-africain enregistre un CA de 200 milliards de FCFA, contrairement à Orange qui enregistre 198,5 milliards de FCFA.  Enfin la Société de développement du Coton (Sodecoton), avec un chiffre d’affaires de plus de 142 milliards de FCFA, occupe la 434ème place en 2020 contrairement à 2019 ou elle occupait 490ème. Notons que ces entreprises classées sont celles qui ont fournis leurs données.

    Notons que le classement Jeune Afrique de cette année est majoritairement occupé par des sociétés sud-africaines, suivies de celles du Maghreb. La société angolaise Sonangol, spécialisée dans l’énergie a réussi à ravir la deuxième place du classement à la sud-africaine Steinhoff International Holdings.

  • Coronavirus : Orange Cameroun lance des opérations de désinfection d’établissement scolaires

    L’entreprise citoyenne de téléphonie mobile Orange Cameroun résolument engagée à barrer la route à la propagation du Coronavirus ne cesse de diversifier ses actions dans ce sens-là. L’opérateur de télécommunications à travers sa Fondation a décidé de désinfecter des établissements scolaires. L’action en question entre dans son Programme d’accompagnement de l’Etat pour limiter la propagation du Coronavirus.

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    Les premiers établissements de la liste bénéficiaire de cette désinfection sont le Lycée Leclerc et celui de la Cité des Palmiers à Douala. Selon l’entreprise de téléphonie mobile, l’opération va se poursuivre dans d’autres établissements scolaires.

    Cette nouvelle dotation s’ajoute aux multiples gestes de l’opérateur de téléphonie mobile. Il s’agit notamment de la participation à hauteur de 180 milliards de FCFA en matériel médical au fonds national de solidarité national crée par le président de la République, des dotations auprès des communes, des conducteurs de mototaxi, de l’association des bayams-sellam et bien d‘autres.

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    S’agissant de la situation épidémiologique du Cameroun, elle fait état de 13 711 cas confirmés, 11 114 guéris et 328 décès, soit un taux de létalité de 2,3%, comme l’a indiqué le ministre de la santé publique lors de la réunion d’évaluation de la stratégie de lutte contre la propagation du Coronavirus.

  • L’Etat veut insérer 30 000 jeunes camerounais dans les métiers du numérique

    C’est sous le label d’Afrikplay, 3e opérateur de Mobile Money au Cameroun, qu’a été lancée la phase pilote du projet Digital Youth Service Center(Dysc). La cérémonie de lancement s’est tenue ce 03 juillet dernier en présence du ministre de la jeunesse et de l’éducation civique Mounouna Foutsou. Il s’agit d’un projet novateur qui vise à sortir 30 000 jeunes camerounais du chômage et à les enrôler dans l’exploitation et la fourniture des biens et services du numérique.

    De manière concrète, le Dysc entend mettre sur pieds des kiosques multi-services dans lesquels les jeunes seront appelés à exercer dans divers métiers du numérique tels que « le dépannage des téléphones, la vente des accessoires de téléphone, de crédits téléphoniques et des transactions mobile money » a indiqué Gilles Nfon, chargé du projet Dysc.  Sont concernés les jeunes de 15 à 35 ans déscolarisés, non scolarisés, diplômés ou non.

    Par ailleurs, les kiosques Dysc serviront de vitrine ou de marché virtuel à d’autres jeunes installés dans d’autres projets du programme d’appui à la jeunesse rurale et urbaine (Pajer-U) et à tous ceux qui ont des services à offrir et adhèrent à la plateforme du projet Dysc. Elle permettra également d’interconnecter les jeunes entre eux avec les consommateurs de leurs produits. « Ce projet vise à consacrer la nécessité d’insuffler un souffle nouveau à l’économie numérique » a indiqué le ministre de la jeunesse.

    Rappelons que le projet Dysc rentre dans le cadre du Plan triennal spécial jeune prescrit en 2016 par le président de la république. A ce jour, ce projet a déjà assuré le réarmement moral, civique et entrepreneurial de 12.000 jeunes. « La phase pilote du projet Digital Youth Services center sous le label Afrikplay est déjà très bénéfique car le projet, est intervenu dans un contexte où le chef de l’Etat a eu la gentillesse de renouveler il y’a quelques semaines l’enveloppe globale de 102 milliards de F » a indiqué Fadimatou Iyawa Ousmanou, Présidente du conseil national de la Jeunesse du Cameroun.

  • Le gouvernement dément toute négociation avec les leaders sécessionnistes

    La nouvelle est partie des réseaux sociaux avant de faire les choux gras de la presse nationale ce lundi 06 juillet 2020. Selon des sources proches de certains médias, le gouvernement camerounais aurait engagé, le 02 juillet dernier,  des négociations avec neuf leaders sécessionnistes condamnés par le tribunal militaire vde Yaoundé pour leur implication dans la crise qui sévit actuellement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Des pourparlers qui se seraient par ailleurs tenus en présence de Sisuku Ayuck Tabe, Président de la république virtuelle d’Ambazonie, et qui visaient à « recueillir les propositions et les conditions posées par les leaders sécessionnistes pour un retour définitif à la paix dans les régions anglophones » peut-on lire dans les colonnes du quotidien Le Jour dans son édition du 06 juillet. Cette nouvelle qui n’a pas manqué d’agiter l’opinion publique s’inspire des propos d’un avocat des leaders séparatistes qui déclarait mordicus : « je peux vous confirmer que neufs sécessionnistes écroués en prison ont pris part à la rencontre tenue jeudi dernier à Yaoundé. »

    Faux ! Rétorque le gouvernement. Dans un communiqué qu’il a rendu public ce 06 juillet, le ministre de la Communication, par ailleurs porte-parole du gouvernement dément toute négociation avec les dits leaders. « Le gouvernement de la république porte à la connaissance de l’opinion que l’information diffusée dans les réseaux sociaux sur la tenue, le 02 juillet 2020, de négociations entre une délégation gouvernementale et les sécessionnistes en instance de jugement, n’est pas conforme à la réalité. » Tout en réitérant l’ouverture du gouvernement dans la recherche des solutions pour ramener la paix dans les régions en crise, René Emmanuel Sadi appelle les groupes armés à saisir la main tendue du chef de l’Etat « Le gouvernement lance de nouveau un appel aux groupes armées pour qu’ils cessent les atrocités contre les populations civiles ainsi que la destruction des infrastructures de développement et répondent favorablement à l’offre de paix du Chef de l’Etat » souligne-t-il.

  • Il faut faire de l’ingénierie financière la principale force des entreprises publiques

    Le 23 mars 2020, le DG de Camair-Co, Louis Georges Njipendi Kouotou, adressait une lettre au PCA de ladite entreprise, Jean Ernest Ngallé Bibéhé, pour lui faire deux propositions, rendues incontournables selon lui, à cause de la Co-vid-19.: suspendre provisoirement l’exploitation de la compagnie ou alors y injecter une «subvention d’équilibre mensuelle de 2 milliards FCFA » pour la maintenir en activité. Depuis, le gouvernement a refusé la seconde option. Mais les mauvaises nouvelles continuent de s’accumuler au point que, des experts, y compris en interne, proposent purement et simplement, la fermeture de l’entreprise. Le transporteur public camerounais fait certes face, comme l’ensemble de l’économie, à une crise conjoncturelle. Mais il est surtout menacé, et ce depuis sa création, à un déséquilibre structurel de son modèle économique. Comme d’ailleurs la plupart des entreprises publiques et parapubliques camerounaises.

    Il y a six mois, la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) avait d’ailleurs rendu public un rapport particulièrement préoccupant sur la situation financière de ces entreprises. Depuis des décennies, le gouvernement s’est obligé à remanier et à réformer le droit de ces entreprises (comme avec la loi du 12 juillet 2017 portant statut général des entreprises publiques), espérant ainsi en tirer un bien meilleur parti. Des dirigeants de ces entreprises ont été embastillés pour des cas d’insuffisances dans la gestion des ressources desdites entreprises. Les résultats, au bout du compte, restent au moins insatisfaisants. De là à penser que l’insolvabilité de ces entreprises est une fatalité, il n’y a qu’un pas, que EcoMatin se refuse fermement à franchir. Votre journal ouvre donc ses colonnes à une réflexion citoyenne sur la compétitivité et la rentabilité de ces entreprises, financées et même maintenues en vie pour certaines par les fonds publics, ce qui occasionne un inestimable coût d’opportunité pour la collectivité tout entière. Les lignes qui suivent constituent la première archive de cette réflexion. Joseph Désiré Okala Edoa est enseignant-chercheur, expert consultant en Management stratégique et en Ingénierie financière, expert certifié des marchés financiers. Il nous a aidés à la constituer.

    Entretien avec la rédaction.

    Monsieur Okala Edoa Joseph, que pensez-vous de situation prospective de quelques entreprises publiques à l’ère de l’obligation de compétitivité, de rentabilité et de performance ?

    Choisissons par exemple la Camair-co, la Camtel, la SNI, la SNH, la CNPS et de la caisse des Dépôts et Consignations…Je vous remercie pour l’opportunité que vous me donnez de proposer des approches en Management stratégique et Ingénierie financière pour certaines de nos entreprises publiques. Celles que vous avez citées pour illustration me semblent être parmi les plus importantes pour le rayonnement de l’économie camerounaise. Je commencerai par celle qui est regardée à tort ou à raison comme la plus à risque à l’heure actuelle. Il s’agit de la Cameroon Airlines Corpora-tion (Camair-co). Pour relever la Camair-co, il faut, je pense, procéder à la restructuration du passif social de l’entreprise par la mise en œuvre de l’emprunt obligataire privé (recherche et levée de fonds sur le marché financier local et international). Le préalable à cette restructuration du passif social est la conduite d’un audit financier et opérationnel contradictoire et la mise-à-jour du plan de management stratégique (ou plan de développement) de cette entreprise avec la définition d’une nouvelle vision de l’entreprise.

    Cela suffira-t-il ?

    Non. Il faudra aussi lancer un appel d’offre international restreint pour la signature d’un contrat de partenariat avec une entreprise de l’aviation civile pour une cogestion des activités techniques pendant une période maximale de 10 à 15 ans (Camair-co bénéficie en ce moment de l’assistance technique de Ethiopian Airlines, ndlr). Stratégiquement, il serait souhaitable que le partenaire technique soit une entreprise qui a besoin de se faire un nom au sein du marché international de l’aviation civile. Ledit contrat permettra en réalité à Camair-co de «sous-traiter» la gestion technique de ses aéronefs sans toutefois se dessaisir du capital de l’entreprise. Les investissements (acquisitions et maintenances) sur ces aéronefs seront également à la charge du partenaire technique. En effet, selon l’acte uniforme OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du droit des affaires, ndlr) portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises, le contrat de concession sous-entend que «la mise en commun des biens, par le concédant (Camair-co) et par le concessionnaire, aboutit à la création d’une entité de gestion qui n’a pas de personnalité juridique propre.» Il faut noter que ce contrat de concession peut prendre la forme de régie intéressée ou d’affermage. Aussi, les loyers ou redevances qui seront versés au concé-dant (Camairco) pourraient permettre à cette entreprise de sortir définitivement des subventions du Gouvernement et de continuer à supporter les charges de fonctionnement (salaires du personnel et autres) de cette entreprise.

    Ce qui devrait ménager le trésor public…

    Tout à fait. Ce que je propose permettra à l’État du Cameroun de garder la même structure du capital social par la revalorisation du nom commercial «Ca-mair-co», son label et son fonds de commerce. Une cogestion sera aussi envisagée sur les activités marketing et commerciale avec l’entreprise concessionnaire. Le concessionnaire prendra en charge le développement et l’exploitation des infrastructures nouvelles (aéronefs). Cette proposition a l’avantage de sauvegarder la volonté politique qui serait de maintenir la Camair-co dans le cercle des entreprises emblématiques et symboliques de la fierté nationale, tout en lui assurant une voie certaine vers la rentabilité.

    Quid de la Caisse des Dépôts et Consignations, la SNI, la Camtel et la CNPS ?

    La loi relative aux dépôts et consignations existe depuis 2008 et les décrets de création de la caisse des Dépôts et Consignations depuis 2011. Volonté politique suffisamment fébrile ? Démarche stratégique particulière ? Enjeux trop importants du fait de la perte de certaines opportunités par certains acteurs ? Difficile de savoir à mon avis ce qui bloque la mise sur pied de cette structure. Cependant, répondre à la question de savoir à qui profite cet état des choses pourrait être une piste sérieuse pour la compréhension de la situation. Le Cameroun pourrait vraiment développer un système endogène de financement de son économie. Cela peut être fait à travers la Caisse des Dépôts et Consignations et la Société Nationale d’Investissement (SNI). Aussi surprenant que cela puisse être, cette dernière entreprise publique est placée en catégorie 5, ce qui signifie qu’elle réalise moins de 5 milliards de FCFA de chiffre d’affaires par an, alors qu’elle devrait être l’un des poumons de l’économie camerounaise et figurer en catégorie 1 avec la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) et la Société Nationale de Raffinage (Sonara) notamment.

    Sur la base des différents rapports produits ces dernières années au sujet des comptes de ces entreprises, n’y a-t-il pas lieu d’observer comme un déficit d’ingénierie financière ?

    Votre observation est loin d’être infondée. Par exemple, la SNI, la Caisse des Dépôts et Consignations, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) et dans une certaine mesure la Cameroon Telecommunications (Camtel) sont des entreprises spécialisées aussi dans la Finance et l’ingénierie financière. Pour le cas spécifique de la Camtel, cette entreprise devrait particulièrement faire de l’ingénierie financière et de l’innovation technologique (reverse engineering pour le développement de brevets et la conception des appareils téléphoniques et programmes informatiques révolutionnaires). Des expertises camerounaises existent à suffisance dans le domaine. Arthur Zang avec son invention (le cardiopad) ainsi que William Elong (inventeur du premier drone civil camerounais) nous le prouvent. Pourquoi ne pas en faire des partenaires stratégiques ou même lancer des OPA (Offres Publiques d’Achat) ou des OPE (Offres Publiques d’Echange) sur leurs entreprises ? Ce qui imposerait à la Camtel la mise sur pied d’un département d’intelligence économique stratégique. Ce département lui permettra de pouvoir mieux collecter les données stratégiques dans un environnement extrêmement concurrentiel, traiter ces données pour en faire des informations stratégiques grâce au Knowledge Management (gestion des savoirs), développer des outils et applications pouvant permettre de bien sauvegarder et protéger ces données et informations stratégiques dans un environnement où l’espionnage informatique semble à son paroxysme, et enfin de disposer d’une capacité d’influence certaine pour obtenir des institutionnels les facilités et avantages permettant à la Camtel de rester leader dans son marché.

    Vous indiquiez tout à l’heure que la SNI pouvait jouer un plus grand rôle dans l’économie nationale. Comment, concrètement ?

    La SNI devrait détenir une part du capital de chaque entreprise publique, chaque PME, chaque PMI et chaque grande entreprise privée au Cameroun. Ce dynamisme opérationnel en matière d’ingénierie financière lui aurait ainsi permis non seulement d’être classée en catégorie 1 c’est-à-dire réaliser plus de 100 milliards de chiffre d’affaires par an, mais aussi d’être un véritable poumon de financement de l’économie nationale au même titre que la SNH (du temps où le prix du baril était encore une aubaine pour les pays producteurs du pétrole). Ce dynamisme opérationnel, impulsé par une meilleure ingénierie financière lui aurait également permis de créer ou de participer à la création d’emplois par milliers dans la mesure où, d’une part, toutes les entreprises qui bénéficient de l’acquisition d’actions ou de prises de participations par la SNI sont tenues de mettre sur pied des procédures de contrôle interne plus saines et respectant les canons de l’art ; d’autre part, les fonds investis dans toutes ces entreprises leur permettraient de financer de nouveaux projets et l’innovation puisque l’obligation de compétitivité et de rentabilité seraient pour ces entreprises une conditionnalité contractuelle garantissant la rémunération à juste titre du capital investi par la SNI. La SNI ferait ainsi de l’ingénierie financière son domaine d’activité stratégique. C’est ce secteur d’activité (la Finance) qui dirige et contrôle le monde.

    L’Etat a une participation totale ou partielle dans ces entreprises. Lui-même peut s’obliger à cette «meilleure ingénierie financière» pour maximiser les dividendes qu’il attend…

    Le gouvernement du Cameroun gagnerait en effet à anticiper et développer davantage son système d’ingénierie financière pour se faire une place de choix en Afrique et dans le monde. La Finance favorise l’économie du savoir et les innovations technologiques. Notre économie devrait faire de l’ingénierie financière (capital intellectuel ou imma-tériel) une bien meilleure force pour son rayonnement. L’économie qui repose sur les prix des produits de base (capital matériel) tels que le pétrole, le cacao, le coton, etc. est trop dépendante du niveau des prix fixés par les Occidentaux. Nous devons davantage diversifier notre économie en développant des activités d’ingénierie financière notamment par l’introduction de toutes les entreprises publiques à la BVMAC (bourse des valeurs mobilières de l’Afrique Centrale) pour espérer sortir du stress d’une récession et même d’une potentielle crise économique due aux effets de la Covid-19 et la menace d’une nouvelle dévaluation du francs Cfa.

     Vous soulignez fort à propos le cas de la baisse drastique du prix du baril de pétrole au niveau mondial. Ce qui nous amène à vous poser la question sur le sort de la SNH qui par ailleurs vient d’être transformée en Société à capital public. Comment imaginez-vous la compétitivité et la rentabilité de cette entreprise compte tenu des nouveaux textes régissant le fonctionnement de cette entreprise publique et du contexte mondial actuel ?

    Le décret N°80/086 du 12 mars 1980 portant création d’une Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) dispose en son article 2 que la SNH «est régie par les dispositions légales et réglementaires en vigueur au Cameroun sur les Établissements Publics». Par conséquent, la SNH apparaissait comme une excroissance de l’administration publique, bien qu’elle soit «à caractère industriel et commercial». Un établissement public, au sens de nos lois, obéit à des exigences (exemple de l’incapacité de diversifier son offre de biens ou services à mettre sur le marché sans qu’il y ait modification préalable de son statut) et prérogatives administratives (exemple de l’obtention des subventions de l’État. Cf article 5 du décret N°80/086 du 12 mars 1980) qui limitent sa prise d’initiative, sa compétitivité et sa rentabilité. Parlant du caractère «industriel» de la SNH, il faut souligner que ce n’est que 28 ans après sa création (plus précisément grâce au décret N°2008/012 du 17 janvier 2008 modifiant et complétant le décret N°80/086 du 12 mars 1980 portant création d’une Société Nationale des Hydrocarbures) que la SNH est légalement attendue sur le plan du traitement (c’est-à-dire l’industrialisation) du gaz naturel.

     Comme vous l’avez souligné, en effet, le fait pour la SNH d’être transformée en société (et non «établissement» comme vous l’avez dit, la nuance étant fondamentale) à capital public ne supprime pas son caractère industriel et commercial. Je dirais que cette transformation renforce même le caractère industriel et commercial de la SNH. Ce qui me semble une belle ouverture vers l’opérationnalisation renforcée des concepts de compétitivité et de rentabilité. Le renforcement sur le plan «industriel» indique que la SNH doit désormais diversifier son offre en mettant sur le marché des produits innovés et dérivés des hydrocarbures. Cette exigence est contenue dans l’article 2 du nouveau décret N°2019/342 du 09 juillet 2019 : Transformation de la SNH en Société à capital public. C’est une nouvelle orientation de la SNH qui doit maintenant repenser son système de production. Il ne s’agit plus simplement de commercialiser les hydrocarbures liquides et gazeux, mais dorénavant de produire des biens dérivés et connexes comme l’asphalte, le caoutchouc, les pneus, etc. C’est la voie royale pour une meilleure diversification de l’offre et la base d’une meilleure résilience face aux fluctuations défavorables des prix du baril de pétrole à l’international. C’est aussi cela l’exigence de compétitivité et de rentabilité. Chaque Société à capital public (tout comme les sociétés d’économie mixte qui ont en même temps des capitaux publics et privés) doit produire suffisamment afin de contribuer à réduire nos importations et augmenter nos exportations. Depuis sa création, l’État a toujours été la seule entité constituant le capital de la SNH.

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    L’expression «actionnaire» introduite dans les statuts de la SNH de 2019 ne l’obligent-elle pas à plus de rentabilité ?

    Ce qu’il faut déjà comprendre, c’est que l’expression «actionnaire» est introduite dans les statuts de la SNH seulement en 2019. Ni son décret de création en 1980, ni ceux modifiant ce décret en 1981, 1982 et 2008 ne font référence à ce mot. L’introduction de mot «actionnaire» n’est pas anodine parce qu’en sciences de gestion, il traduit la nécessité de maximiser les dividendes à verser à l’actionnaire. Le but lucratif est donc plus que visé. D’où l’exigence de compétitivité (réduction des coûts et diversification de l’offre des produits) et de rentabilité (maximisation du résultat économique et financier).

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  • Bpi France et Ecobank s’associent pour faciliter les exportations françaises en Afrique

    En attendant la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), les acteurs africains du commerce extérieur explorent d’autres opportunités. Ecobank transnational Incorporated (Eti) et Bpi France se sont conjointement accordés pour favoriser les exportations à travers l’Afrique. D’après Nathalie Police, en charge de la communication  de Bpi France, le protocole d’accord signé entre les deux entités a pour principal objectif de faciliter les exportations françaises sur le continent africain. 

    A cet effet, Bpi France Assurance Export, filiale de Bpi France, a ouvert une ligne de crédit au profit des acheteurs africains, d’un montant de 650 milliards de FCFA: «Bpi France va procéder à la couverture des lignes de crédit mises à la disposition d’opérateurs économiques africains à hauteur de 100 millions d’euros au bénéfice d’exportateurs français, soit en tant que banque prêteuse, soit sur la base de schémas on-lending», a expliqué François Lefebvre, le Directeur général de Bpi  France Assurance Export. Bpi France Assurance Export est l’agence française de crédit à l’exportation, chargée par l’Etat de gérer en son nom, pour son compte et sous son contrôle les garanties publiques pour le commerce extérieur. «Nous sommes ravis de ce partenariat avec Ecobank qui permettra de soutenir les exportations des Pme et Eti françaises en Afrique», a ajouté François Lefebvre. 

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    Pour Ibrahima Diouf, le Directeur général d’Ebi S.A, Groupe Ecobank, «ce partenariat permettra au Groupe Ecobank de renforcer sa dimension internationale et son positionnement comme banque de référence pour le commerce international. Pour nos clients en Afrique, il s’agit d’une nouvelle gamme de solutions que nous mettons à leur disposition afin de faciliter le financement de leurs investissements». 

    Dans le partenariat scellé à Paris, le Groupe Ecobank agit en qualité d’emprunteur pour le compte d’acheteurs africains avec intervention d’une banque prêteuse tierce. 

    Au moment où le commerce international connaît un net recul du fait de la pandémie à corona virus, le protocole d’accord Bpi France Assurance Export-Ecobank Transnational Incorporated témoigne incontestablement  de la volonté des acteurs publics français de soutenir et promouvoir les échanges commerciaux et la coopération entre la France et l’Afrique. Dans les solutions innovantes de financement du commerce international, notamment.

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  • Eyebe Ayissi veut mettre un terme à l’occupation illégale du domaine de l’Etat

    Mettre un terme à l’occupation illégale du domaine de l’Etat, c’est l’esprit du contrat signé le 23 juin dernier entre le ministre des Domaines, du cadastre et des affaires foncières et le cabinet « Intelligence patrimoniale + ». Dans une approche de partenariat public-privé, cet accord habilite ledit cabinet à accomplir, pour le compte du ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières(Mindcaf), un certain nombre d’activités. L’une d’elle est la réalisation d’un audit du patrimoine foncier de l’Etat dans les régions du Centre et du Littoral. Il s’agira plus concrètement pour « Intelligence patrimoniale+ » de procéder à l’inventaire de tous les immeubles relevant du domaine privé de l’Etat, ainsi que de toutes les dépendances du domaine public, le suivi du recensement de tous les occupants légaux ou illégaux et tous les titres juridiques réguliers ou irréguliers y relatifs, l’expertise et la vérification de tout titre de propriété dans les deux régions sus cités.

    Il s’agira également «d’expertiser et vérifier tout titre de propriété, d’occupation et de jouissance issu ou se rapportant du domaine privé de l’Etat ou aux dépendances du domaine public et les mises à jour y afférentes; vérifier les titres de recettes et établir leur conformité avec les justificatifs présentés par les occupants; élaborer une cartographie de l’assiette des superficies des immeubles relevant du domaine privé de l’Etat et du domaine public; préparer, le cas échéant, les dossiers de transaction administrative à soumettre à la validation du Mindcaf» renseigne le Ministre Henri Eyebe Ayissi.

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    La traque aux fraudeurs

    Cette démarche engagée par le Mindcaf n’est pas fortuite, elle permet surtout à l’Etat de disposer d’un recueil d’informations parallèles qui auraient été dissimulés ou tronqués du fait des collaborateurs chargés de la gestion administrative quotidienne du domaine privé de l’Etat et du domaine public. D’après Jacquinot Voundi, Sécrétaire général par intérim au Mindcaf, l’Etat pourra « recouvrer d’importantes recettes domaniales dissimulés par les usagers, et récupérer les parcelles distraites du fait des occupations frauduleuses sans droit ».Pendant 12 mois, la mission conduite par le cabinet « Intelligence patrimoniale+ » se déploiera dans les régions du Centre et du Littoral où les problèmes d’occupation frauduleuse des domaines de l’Etat semblent le plus important. Mais ce ne sera qu’une phase pilote qui devra s’étendre sur l’ensemble du triangle national. Selon une source au Mindcaf, l’extension de cette mission à l’échelle nationale dépendra fortement des résultats obtenus dans les deux régions susmentionnés.

    Quoi qu’il en soit, les cas d’occupations relevant de la fraude, seront réglés conformément aux textes en vigueur. « La gestion du domaine privé de l’Etat et du domaine public est réglementée avec tout un dispositif prévu pour les infractions diverses. Le cabinet Intelligence Patrimoniale+ se chargera de relever la situation et les constats sur le terrain, qu’il devra remonter au ministère qui, à son tour, examinera la situation et prendra les mesures qui s’imposent dans le strict respect de la réglementation et des prérogatives reconnus par la législation en vigueur » précise le Secrétaire général du Mindcaf.

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  • Afriland First Bank crée sa société de bourse

    C’est désormais officiel, la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(Cemac) enregistre l’arrivée d’un nouvel opérateur dans le segment de la bourse. Il s’agit d’Afriland Bourse & Investment, une filiale de la banque camerounaise Afriland First Bank. Cette nouvelle société de bourse a reçu le 02 juillet der-nier, l’agrément de la Commission de surveillance du marché financier(Cosumaf), le régulateur du marché financier commun aux Etats membres de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo RCA, Guinée Equatoriale et Tchad). L’activité d’Afriland Bourse & Investment consistera précisément à la gestion d’actifs financiers.

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    A travers la création de cette nouvelle entité, le leader du secteur bancaire au Cameroun se conforme ainsi exigences réglementaires qui soutiennent la fusion entre la Douala Stock Exchange(Dsx) et la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale(Bvmac). Selon le règlement relatif à l’unification du marché communautaire et dont l’acte additionnel avait été signé le 19 février 2018, les Etats membres de la Cemac avaient jusqu’au 19 février 2020 pour adopter des «cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en bourse du capital d’entreprises ayant pour profession habituelle la gestion ou la conservation de l’épargne publique (banques, compagnies d’assurances, etc.) ». Alors que ce délai est forclos depuis 4 mois, plusieurs banques rechignent toujours à se conformer à cette exigence qui pour certaines « ne rapporte pas assez».

    L’intermédiation

    Sur le marché financier régional, les sociétés de bourse exercent pour l’essentiel un rôle d’intermédiation. De manière concrète, les activités de ces dernières sont des activités de négociation, de placement, de transmission et de réception des ordres, de tenue de compte, de gestion de portefeuille sous-mandat, de conseil en gestion de patrimoine et de démarche financier. En vue de leur permettre de poursuivre leurs activités sur le marché de la bourse régionale, les Prestataires des services d’investissement(Psi), intermédiaires de la défunte bourse nationale de Douala, avaient jusqu’au 31 décembre 2019 pour s’arrimer aux exigences réglementaires communautaires. « l’agrément en qualité d’intermédiaire de marché ne sera maintenu que moyennant la mise en conformité des prestataires de services d’investissement (PSl) en une société anonyme indépendante et entièrement dédiée à l’activité principale de société de bourse dûment agréée par la COSUMAF» expliquait Nagoum Yamas-soum, le président en exercice de la Cosumaf.

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     Si les activités boursières dévolues aux Psi et aux Sociétés de bourses sont sensiblement les mêmes ainsi que les obligations professionnelles et déontologiques, la Cosumaf astreignait néanmoins les banques à la création de ces dernières dont l’agrément est délivrée par elle-même. Pour être agréée en qualité de société de bourse, la Cosumaf pose un certain nombre d’obligations pour la société requérante. Elle doit par exemple justifier d’un capital social et de fonds propres d’un montant minimum de 150 000 000 FCFA, employer à temps plein au moins deux (2) agents, dont un (1) négociateur, souscrire une participation d’un mon-tant de quarante millions (40) dans le capital social de la BVMA et souscrire une participation d’un montant de vingt (20) millions dans le capital social du dépositaire central.

    Ambitions

    A travers cette entrée sur le marché boursier, Afriland First Bank, leader du secteur bancaire au Cameroun, projette opérer dans l’ingénierie financière, l’intermédiation financière, les prestations de services d’investissements et toute autre activité financière. Dans ces différents domaines, Afriland Bourse & Investment se propose d’offrir à sa clientèle entreprise et institutionnelle une alternative de financement par des levées de fonds sur les marchés financiers, tout en offrant des produits d’investissements et de placements aux particuliers. Pour diriger cette nouvelle entité, le groupe bancaire a nommé Pierre Kammogne comme Directeur général. Ce diplômé en sciences de gestion de l’Université catholique d’Afrique centrale et de l’Institut des techniques économiques et comptables de Paris, cumule près de 20 ans d’expérience dans le milieu bancaire. Chez Afriland First Bank, il a occupé tour à tour les fonctions de directeur ou de coordonnateur dans les directions de la Trésorerie, des opérations internationales, des ressources humaines, du corporate et du développement commercial.

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